Il Libro desll'Arte (anglais)

LE LIVRE DE L'ART OU TRAITE DE LA PEINTURE PAR CENNINO CENNINI
MIS EN LUMIERE POUR LA PREMIERE FOIS AVEC DES NOTES PAR LE CHEVALIER G. TAMBRONI
et traduit par Victor Mottez.
Manuscrit du Vatican. 
Codicilles de l'Ottoboniano, n° 2974. Copie de 1737 ayant appartenu au baron de Stosh. 
142 pages in-folio divisé en 171 chapitres et ces chapitres en livres jusqu'à la fin du cinquième. Cette division peut provenir des copistes.

Cennino naquit peu après 1350. Il commença un apprentissage entre sa 12e et sa 17e année. Il termina son Livre de l'Art le 31 juillet 1437 alors qu'il était emprisonné au château delle Stinche pour dettes.

Contenu abrégé

Première partie

Introduction en révérence à Dieu, à la Vierge Marie, aux Saints et aux maîtres.

Après narration du principe de la Genèse biblique. Cennino précise qu'il fut formé pendant 12 ans par le fils de Taddeo, Agnolo de Florence qui lui-même apprit son art de son père. Taddeo fut baptisé par Giotto qui le garda comme élève pendant 24 ans.
"Giotto changea l'art de la peinture ; de la forme grecque il la conduisit à la forme latine moderne. Il posséda l'art le plus complet que jamais personne ait eu ensuite en sa puissance. Pour l'utilité de tous ceux qui veulent parvenir à cet art, j'enregisterai ce qui me fut appris par Agnolo mon maître, et ce qu j'ai essayé de ma main et vérifié; invoquant avant tout le grand Dieu tout-puissant en la personne du Père, du Fils et du Saint-Esprit; ensuite la Vierge Marie, doux espoir des pécheurs; l'évangéliste S. Luc, premier peintre chrétien; S. Eustache, mon patron, et généralement tous les Saints et Saintes du paradis. Ainsi soit-il ".
Chap. 2. Comment les uns viennent à l'art poussés par l'élévation de l'esprit, les autres dans l'espor du gain.Ceux que l'art enflamme d'un amour naturel se mettent en route pour y atteindre toujours pourvus d'un esprit élevé. e dessin réjouit leur intelligence, la nature les y pousse d'eux-mêmes, ils y vont sans guide, sans maître, par délicatesse d'esprit. Pour parvenir à en connai^tre les jouissances, il leur faut alors un maître avec qui, par amour, ils disposent à l'obéissance et se metent en servitude pour arriver à la perfection. D'autres le font par pauvreté et besoin; mais on doit surtout faire cas de ceux qui parviennet par amour de l'art et noblesse de coeur.
Chap. 3. Comment se doit conduire celui qui veut arriver. Or donc, vous qu'un esprit délicat porte à l'amour de la vertu, et qui vous destinez principalement à l'art, commencer par vous couvrir de ce vêtement : amour, crainte, obéissance et persévérance. Le plus tôt que vous le pourrez, mettez-vous sous l'égide d'un maître et apprenez. Quittez-le le plus tard possible

Chap. 4 (IV)
Comment la règle te démontre en combien de membres et parties se composens les arts.
Le fondement de l'art et le commencement de tout travail manuel reposent sur le dessin et la couleur. Ces deux parties exigent de savoir broyer, coller, recouvrir d'une toile, enduire de^plâtre, racler le plâtre et le polir, faire des ornements relevés en plâtre des mordants, de la dorure, du bruni, de la tempera, des chmaps, épousseter, gratter, égrainer, retailler, colorer, orner et vernir sur bois, c'est-à-dire sur panneau. Pour travailler sur mur, il faut savoir....  Telle est la règle des grands maîtres dont j'ai parlé. Sous eux, j'ai appris le peu que je sais et que j'exposerai ici partie par partie.


Chap. 5 (V) Préparation d'une tablette à dessiner en buis polie avec la sèche dont les orfèvres se servent pour faire les empreintes. Il faut ensuite y étendre de l'os préalablement pétri durant 2 heures mêlé de salive.

Chap. 6 (VI) Autres tablettes en figuier ou que l'on trouve chez les marchands. D'autres de parchemin préparé au plâtre recouvertes de blanc à l'huile qu'il faut ensuite revêtir d'os.

Chap. 7 (VII) Précisions sur les os. Côtes et ailes de poule ou chapon. Les mettre au feu jusqu'à ce qu'ils deviennent blancs puis les broyer sur le porphyre.

Chap. 8 (VIII) Comment dessiner avec une pointe.
Complément de l'os du gigot et épaule d'agneau. Que le stylet soit d'argent de cuivre ou de n'importe quoi il est impératif que la pointe soit d'argent. Conseils de pratique progressive et quotidienne sous une lumière tempérée que le soleil qui batte du côté gauche.

Chap. 9 (IX) Distribution de la lumière en clairs et obscurs pour donner le relief aux personnages. Comment s'attacher à la lumière la plus vive, la suivre et opposer l'obscur au relief.

Chap. 10 (X) Dessin sur parchemin ou toile de coton après avoir répandu l'os avec une patte de lièvre. Ombrage des plis avec une teinte étendu d'encre dans la proportion d'une coquille de noix d'eau pour deux gouttes d'encre ou des couleurs en pains des miniaturiste en tempérant avec de la gomme ou du blanc d'œuf battu.

Chap. 11 (XI) Un stylet de deux partie de plomb pour une partie d'étain battues au marteau permet de dessiner sur papier sans préparation à l'os.

Chap. 12 (XII) Gommage du dessin sur papier avec de la mie de pain.

Chap. 13 (XIII) Encouragement à essayer le dessin sur papier avec une plume après plus ou moins un an des exercices précédents. Il faut y mêler un peu d'aquarelle pour que les dessins soient un peu plus léchés.

Chap. 14 (XIV) Tailler un plume.

Chap. 15 (XV) Dessin sur papier teinté. Parchemin ou papier ordinaire, la teinte verdâtre étant la plus répandue.

Chap. 16 (XVI) Comment faire la teinte verte pour le papier : une demi-noix de terre verte, moitié d'ocre et quart de blanc en pain, une fève d'os et moitié de cinabre. Après broyage sur porphyre délayées avec de l'eau elle doivent être mélangées avec de la colle d'apothicaire, non de la colle de poisson et ramollies avec deux verres d'eau durant six heures. Cuisson à feu doux, écumage et double passage. Application de trois à cinq couches dans les deux sens avec une brosse de soie de cochon grosse et souple.

Chap. 17 (XVII) Teindre le parchemin et le polir. Pour ce faire, il faut le ramollir à l'eau avant de le tendre avec des petits clous sur une planche comme peau de tambour. Le teindre peu à peu. Eventuellement le polir avec une pierre à brunir l'or.

Chap. 18 à 22 Papiers de différentes couleurs.

Chap. 23 (XXIII) Utilisation de papier calque 

Chap. 24 (XXIV) Première manière de faire soi-même un papier calque en la faisant racler par un papetier. Si elle n'est pas assez claire, l'enduire d'huile de lin avec du coton et la laisser sécher. 

Chap. 25 (XXV) Deuxième manière de faire un papier calque avec de la colle de poisson et de l'ail d'apothicaires. Six gousses dans une écuelle d'eau à faire bouillir. La passer et l'étendre sur une pierre de marbre ou de porphyre enduite d'huile d'olive. Détacher adroitement la feuille après séchage. 

Chap. 26 (XXVI) Troisième manière avec du papier ordinaire enduis d'huile de lin.

Chap. 27 (XXVII)
Comment tu dois t'appliquer à copier et dessiner d'après les les maîtres le plus que tu peux.
Maintenant il est temps d'aller en avant, pour que tu puisses mettre en oeuvre ce que tu as acquis de science. Tu as fait tes papiers teintls; ton métier est de suivre cette route-ci. Tu as consacré un certains temps au dessin sur tablettes, comme je te l'ai enseigné d'abord, romps-toi à dessiner les meilleures choses que tu pourras trouver sorties des mains des grangs maîtres; fais-en tes délices. Et si tu es dans un endrtoi où il y ait abondance de bons maîtres, tant mieux pour toi. Cependant je te donne ce conseil: choisis toujours le meilleur et celui qui a le plus de réputation; et t'y attachant jour par jour, il serait contre nature qu tu n'acquières pas quelque chose de sa manière et de ses allures. Tandis que si tu te portes à dessiner aujourd'hui celui-ci, demain celui-là, ... tu ne conduiras rien à la perfection.  Si tu continue à ne suivre les pas d'un seul, il faudra que ton intelligence soit bien grossière pour que tu n'en recueilles pas quelque nourriture. Et alors il t'arrivera que la fantaisie que t'aura concédé la nature, une fois développée, te poussera à prendre une manière qui te sera propre et qui ne pourra qu'être bonne
"

Chap. 28 (XXVIII)
Comment, de préférence même aux maîtres, il te faudra continuellement dessiner d'après nature.
Remarque que le guide le plus parfait que l'on puisse avoir, la meilleure direction, la porte triomphale qui conduit au dessin, c'est la nature.   Dessiner d'après nature passe avant tout... continuer avec persévérance, et ne passer jamais un jour sans dessiner quelque chose.


Chap. 29 (XXIX) Nourriture légère. Vie rangée. Solitude. Précaution de se munir d'un carton pour y ranger et poser ses feuilles avant d'aller dans les églises et les chapelles... "
et commence à dessiner. Regarde d'abord de quelle grandeur te paraît le figure ou le sujet que tu veux copier, où sont les ombres, les demi-teintes, les lumières; et quand tu as placé tes ombres à l'aquarelle, conserve le champ pour les demi-teintes, et mets les lumiopres avec du blanc, etc., etc."

Chap. 30 (XXX) Dessiner avec un charbon taillé et diviser la tête en trois mesures égales. S'aider de l'architecture des lieux si la main ne peut être utilisée pour prendre les mesures. Possibilité d'effacement avec une plume de poule ou d'oie. Lorsque le dessin est bien caresse des contours du dessin et des plis principaux avec la pointe d'argent. Pour terminer, époussetage de tout le charbon pour ne laisser que le crayon.

Chap. 31 (XXXI) Pratique des ombres sur papier teinté à l'aquarelle et rehauts de blanc. 
Ebauche à l'encre délayée par hachures des plis principaux au pinceau presque sec tenu à plat. Augmentation des traits dans les lieux obscurs jusqu'à les fondre.
Ajout de deux gouttes d'encre pour retourner dans la profondeur des plis qui doivent être divisés en trois partie : ombre, champ et lumière.
Prendre du blanc broyé avec la gomme arabique et y frotter le pinceau humecté. Le décharger sur la partie ferme de la main pour le rendre presque sec. Passer le plat du pinceau sur les plis. Raffermir les extrémités des lumières avec un pinceau pointu chargé de blanc. Arrêter les traits des plis, le contour du nez, des yeux, les extrémités des poils de barbe et les cheveux avec de l'encre pure.

Chap. 32 (XXXII) Avec plus de pratique, achever les blancs avec ceux de l'aquarelle en fondant du blanc broyé encollé de jaune d'œuf.

Chap. 33 (XXXIII) Comment faire des charbons à dessiner. Briser des baguettes de saules de la longueur de quatre doigts. Les diviser en morceaux plus minces comme pour les allumettes et en faire des paquets après les avoir polis et aiguisés. Les lier à trois endroits ave du fil de cuivre ou de fer. Les mettre dans un pot scellé avec de la terre glaise et mettre le pot dans le four du boulanger lorsqu'il a fini de cuire son pain. Il est également possible de les mettre dans une tourtière à mettre sur un feu bien couvert de cendres.

Chap. 34 (XXXIV) Utiliser une pierre noire du Piémont qui est tendre et peut être taillée au couteau.

Seconde partie

Chap. 35 (XXXV) Du broyage des couleurs. Aussi variées qu'elles sont les colles et les différences dans la manière de broyer.

Chap. 36 (XXXVI) Nomenclature des couleurs naturelles et broyage du noir.
Il y a sept couleurs naturelles. 
Quatre de nature terreuse : le noir, le rouge, le jaune et le vert. 
Trois autres doivent être travaillées comme le blanc, l'outremer ou azur d'Allemagne et le jaune clair.
Pour broyer prendre de préférence du porphyre clair pas trop poli de la longueur d'un demi-bras sur chaque côté. Une autre pierre de porphyre, plate dessous, conique par en haut de la forme d'une écuelle doit être pouvoir tenir dans la main.
Mettre sur la pierre la valeur d'une noix de noir et la mettre en poudre en versant dessus de l'eau claire en la broyant le temps qu'il faut. 
Ramasser la couleur avec un morceau de bois mince, large de trois doigts qui ait une taillant comme un couteau. Mettre la couleur dans un vase complété d'eau. Le mettre à l'abri de la poussière en le couvrant. 

Chap. 37 (XXXVII) Plusieurs façons de faire du noir.
Un noir gras idéal pour dorer avec le bol vient d'une pierre noire tendre.
Les maigres sont meilleurs.
Le noir de sarments de vignes. Lorsqu'ils sont brûlés il faut les éteindre à l'eau et les broyer.
Idem avec des cosses d'amandes ou des noyaux de pêche.
On peut également brûler de l'huile de graines de lin sous un chaudron étamé propre. Faire tomber le noir de fumée. Il n'est pas nécessaire de le broyer.

Chap. 38 (XXXVIII) Rouge naturel nommé "SINOPIA" ou porphyre bon à employer sur panneau, mur à fresque et à sec. (Déterrée en Cappadoce, dans certaines cavernes, elle était portée, bien purgée dans la ville de Sinope, où elle était vendue)

Chap. 39 (XXXIX) Rouge clair nommé "CINABRESE"
Limité à Florence, il est parfait pour les clairs. Sur mur il est employé à fresque. Il est broyé mêlé avec du blanc de Saint-Jean, produit de la chaux blanche. Les petits pains sont fait avec deux parties de cinabrese et un tiers de blanc. Cette couleur est utile pour colorer les visages, les mains et les nus sur murs.

Chap. 40 (XL) Rouge CINABRE. Il se fait chimiquement à l'alambic. On trouve les recettes particulièrement chez les moines mais il est conseillé de s'en procurer chez les apothicaires. Ne pas l'acheter broyé car il est souvent falsifié en le mélangean avec le minium ou de la poussière de brique. Eviter de l'utiliser su mur car il devient noir au contact de l'air.

Chap. 41 (XLI) Rouge MINIUM. Produit de la chimie. N'est bon que sur panneau. Deviendrait noir sur un mur aussitôt qu'il "verrait l'air".

Chap. 42 (XLII) Rouge SANGUINE. Pierre si serrée qu'elle peut servir à brunir l'or sur panneau. Violacée ou noire elle a une veine comme le cinabre. Il faut d'abord l'écraser dans un mortier de bronze. Elle est bonne sur le mur à fresque. Il ne faut pas l'employer autrement ni à encoller.

Chap. 43 (XLIII) Rouge SANG DE DRAGON. On s'en sert quelquefois sur le papier pour la miniature.

Chap. 44 (XLIV) Rouge LAQUE. Il est conseillé de l'acheter tout en reconnaissant la bonne. Il faut se garder de celle qui est faite avec de la bourre de soie ou de drap. Elle reste grasse à cause de l'alun. La laque tirée de la gomme est parfaite et ressemble presque à une terre. Bonne sur panneau on l'emploie sur mur à tempera mais elle est ennemie de l'air. Certains la broinet avec l'urine.

Chap. 45 (XLV) Jaune OCRE. De nature grasse, il est bon à tout, à fresque spécialement. On se le procure dans la terre de montagnes là où se trouvent certaines veines de souffre. Là où sont ces veines se trouvent aussi la sinopia, la terre verte et d'autres couleurs comme de l'azur ou du blanc.

Chap. 46 (XLVI) Jaune "GIALLORINO" ou jaune-clair. On s'en sert sur mur à fresque où il dure pour toujours. Difficile à réduire il convient de la briser dans un mortier.

Chap. 47 (XLVII) Jaune ORPIN (Orpiment). Chimique, il est toscan. N'est pas bon sur mur mais pour peindre sur des pavois ou des lances. Mêlé é l'indigo on fait des verts d'herbes ou de feuilles. On s'en sert de médecine pour les épervier. C'est la plus dure à broyer aussi faut-il y mêler un peu de verre cassé pour que la poudre de verre ramène l'orpin au grain de la pierre.

Chap. 48 (XLVIII) Jaune "RISALGALLO" (Jaune minéral). Il n'est pas bon de l'avoir en sa compagnie (Chaux vive et arsenic).

Chap. 49 (XLIXI) Jaune SAFRAN. Fait avec une drogue mise dans un morceau d'étoffe de lin ou sur une brique chaude. Le mettre dans un demi-verre de lessive et le broyer sur la pierre. Utile pour teintre la toile ou les étoffes de lin, il est également bon sur papier. Deux parites de vert-de-gris et une de safran font une teinte d'herbe des plus parfaites.

Chap. 50 (L) Jaune "ARZICA". Chimique il n'est pas bon sur mur. On peut s'en servir sur panneau mais se sont les miniaturistes de Florence qui s'en servent le plus. Mêlé au bleau d'Allemagne et au giallorino il fait un beau vert.

Chap. 51 (LI) Vert TERRE VERTE. Très grasse, cette terre est utilisable partout. Les anciens ne se servaient pas d'autre mordant pour dorrer sur panneau.

Chap. 52 (LII) Vert VERT-AZUR. Moitié naturel, moitié travaillé il vaut mieux l'acheter. Couleur bonne à sec, mélangée au jeaune d'oeuf, pour faire des arbres, des verdures ou des fonds. On l'éclaire en y mêlant le giallorino. Elle est granuleuse. Il faut la broyer à l'eau claire et la laver deux à trois fois.

Chap. 53 (LIII) Vert d'ORPIN et d'INDIGO. Deux parties d'orpin et une d'indigo à broyer ensemble à l'eau claire. Couleur bonne pour peindre les pavois et les lances. On s'en sert pour peindre des chambres à sec. Elle ne supporte que le mélange de la colle.

Chap. 54 (LIV) Vert d'AZUR et de JAUNE_CLAIR. Le mélange d'azur d'Allemagne et giallorino est bon sur mur et panneau, encollé de jaune d'oeuf. Il est encore plus beau avec un peu de gomme-gutte. On peut y ajouter quatre à six gouttes de jus de prunes sauvages.

Chap. 55 (LV) Vert de BLEU D'OUTREMER et d'ORPIN. Mêler l'outremer à l'orpin. Pour qu'il soit clair, l'orpin doit l'emporter. Le contraire pour qu'il soit foncé. La couleur est bonne sur panneau mais non sur mur. On y mélange la colle.

Chap. 56 (LVI) Vert VERT-DE-GRIS. On le fait chimiquement avec du cuivre et du vinaigre. Bon sur panneau avec de la colle. Ne pas l'approcher du blanc qui est ennemi mortel. A broyer avec du vinaigre. Il convient mieux sur papier ou parchemin encollé à l'oeuf.

Chap. 57 (LVII) Vert de VERT DE TERRE VERTE et de BLANC de PLOMB ou ST-JEAN. On obtiens un vert sauge pour panneau en mêlant la terre verte au blanc de plomb et en tempérant à l'oeuf. Sur mur à fresque, la terre verte est mêlée au blanc de Saint-Jean fait de chaux blanche épurée.

Chap. 58 (LVIII) Blanc de SAINT-JEAN. Couleur naturelle à travailler. Prendre de la chaux effleuvée et la réduire en poudre. La mettre dans une cuvette et ajouter de l'eau pendant huit jour en la battant pour sortir les matières grasses. Faire des petits pain et les mettre au soleil sur le toit, Les broyer quand ils sont secs avec de l'eau. Refaire des pains et les resècher deux fois. Bon à fresque sur mur sans tempera.

Chap. 59 (LIX) Blanc de PLOMB. Extraite par la chimie du plomb il faut prendre la croûte du dessus. On s'en sert sur panneau. Quelques fois sur mur mais elle devient noire avec le temps. Elles supporte tous les encollages. Sert à éclairer les couleurs sur panneau comme le blanc de Saint-Jean le fait sur mur.

Chap. 60 (LX) AZUR D'ALLEMAGNE. Couleur naturelle qui se tient sur la veine d'argent. Il est bon sur mur à sec, sur panneau. Supporte la tempera de jaune d'oeuf ou la colle.

Chap. 61 (LXI) CONTREFACON D'AZUR D'ALLEMAGNE. Clair ressemblant au véritable avec de l'indigo mêlé au blanc de plomb pour les tableaux ou de Saint-Jean sur les murs. On le mélange à la colle.

Chap. 62 (LXII) BLEU D'OUTREMER la plus parfaite. Choisir la pierre qui a le moins de taches cendrées. L'écraser dans un mortier de bronze couvert pour ne pas perdre de poudre puis la broyer sur la pierre de porphyre. Se procurer chez l'apothicaire six onces de résine de pin, trois de mastic, trois de cire pour chaque livre de bleu. Faire fondre dans la marmitte puis passer à travers un linge de lin blanc. Y ajouter la livre de poudre et mélanger pour en faire une pâte qu'il faut conserver trois jours et trois nuits. Ajouter une écuelle de lessive tiède et pétrir au moyen de deux bâtons ronds d'un pied. Lorsque la lessive est devenue azur, la transvaser dans un bocal. Recommencer et transvaser dans une autre bocal ainsi de suite jusqu'à ce que la pâte ne teigne plus la lessive. Réunir éventuellement les meilleurs bocaux. Egoutter chaque jour et laisser sècher.
Il est possible de redonner du ton avec de la cochenille pilée et du bois de campêche raclé et cuit avec de l'alun de roche. Il faut être habile et c'est plutôt l'affaire des belles jeunes filles.

Chap. 63 (LXIII) Faire les pinceaux pour pouvoir mettre en oeuvre les couleurs.

Chap. 64 (LXIV) Pinceaux de poils d'écureuils. Les queues doivent être cuites. Retirer les poils de la pointe en réunissant plusieurs queues. Un pinceaux à humecteur bon pour dorer nécessite six à huit queues. Les plumes de vautours, d'oies, de poules ou de colombes déterminent la grosseur des pinceaux. Les poils liés sont introduits par la pointe. Les faire sortir en tirant auntant qu'il en faut pour que le pinceau soit souple. Introduire un bâton d'érable, de châtaignier ou tout autre taillé en fuseau. Sa longueur est d'une main . La pointe est taillée au ciseau mais pour travailler sur faïence il faudra encore les aiguiser sur la pierre afin de les effiler. 

Chap. 65 (LXV) Pinceaux de soies. Les cochons blancs valent mieux que les noirs. Pour de gros pinceaux à blanchir les murs, lier une livre de soies autour d'un gros manche avec un noeud recouvert de colle. Lorsque le pinceau sers mou, le défaire pour faires tous les pinceaux de différentes espèces.

Chap. 66 (LXVI) Conserver les queus d'écureuil en les enduisant de terre glaise pour que les vers ne les mangent pas.

Troixième partie

Chap. 67 (LXVII) Manière de colorer à fresque un visage jeune.

Chap. 68 (LXVIII) Manière de colorer à fresque un visage de vieillard.

Chap. 69 (LXIX) Manière de colorer à fresque différentes barbes et cheveux en les ébauchant d'abord ave le blanc et le verdaccio. Il faut ensuite les glacer par teintes locales.

Chap. 70 (LXX) Mesures du corps humain. Le visage est divisé en trois parties. De la racine de l'oeil avec toute la longueur de l'oeil, une mesure. De l'oeil à la fin de l'oreille, une mesure. D'une oreille à l'autre, un visage. Du menton au col, une mesure. De l'épaule au coude, un visage, du coude au poignet, un visage et une mesure. La main, un visage. De la cuisse au genou, deux visages. Du genou au talon, deux visages. L'homme est en hauteur ce qu'il est en largeur les bras étendus. La main descend au milieu de la cuisse. L'homme a dans toute sa longueur huit visages et deux mesures. L'homme doit être brun, la femme blanche.

Chap. 71 (LXXI) Manière de colorer un vêtement fresque.

Chap. 72 (LXXII) Manière de colorer sur mur à sec.

Chap. 88 (LXXXVIII) Comment copier une montagne d'après nature

Quatrième partie

Chap. 89 (LXXXIX) Travailler à l'huile sur mur, panneau, fer et ou l'on veut.

Chap. 103 (CIII) Du mur au panneau

Cinquième partie

Chap. 104 (CIV) Le temps qu'il faut pour apprendre.

Chap. 105 (CV) Colle de pate.

Chap. 106 (CVI) Colle pour les pierres.

Chap. 107 (CVII) Colle pour les vases de verre.

Chap. 108 (CVIII) Colle de poisson.

Chap. 109 (CIX) Colle de chevreau.

Chap. 110 (CX) Colle pour panneaux.

Chap. 111 (CXI) Colle pour "Tempere".

Chap. 112 (CXII) Colle de chaux et de fromage.

Chap. 112 (CXII) Colle de chaux et de fromage

Sixième partie

Chap. 113 (CXIII) Comment travailler sur tableaux ou panneaux.

Chap. 114 (CXIV) Comment on place la toile sur panneau.

Chap. 115 (CXV) Comment on enduit.

Chap. 116 (CXVI) Comment on fait le plâtre.

Chap. 117 (CXIII) Comment on prépare et encolle sur panneau.

Chap. 131 (CXXXI) Comment on emploie le bol d'Arménie.

Chap. 132 (CXXXII) Autre manière de préparer le panneau avec le bol. Le pétrir dans du blanc d'oeuf puis le mélanger d'eau pour en donner quatre couches.

Chap. 137 (CXXXVII) Comment brunir.

Chap. 162 (CLXII) Travailler sur toile ou taffetas. Tendre la toile sur châssis et la clouer. 

Chap. 165 (CLXV) Travail sur dais de taffetas, gonfalons, étendards et autres. Etendre la toile sur chassis et prendre un crayon noir ou blanc. Raffermir le dessin avec l'encre ou la couleur détrempée. Procéder par transparence pour l'autre côté. Encoller les parties à peindre ou à dorer avec un  blanc d'oeuf pour quatre parties de colle. Préparer le fonds à brunir avec du plâtre du bol d'Arménie et un peu de sucre. Passer d'abord avec du blanc d'oeuf et du blanc de céruse puis le bol.

Chap. 189 (CLXXXIX) Comment mouler une cachet ou une monnaie avec de la pate de cendre.

FIN DU LIVRE