...les
Capitaines desd. Suisses les mirent tous par ordre; sçavoir, dix milles
en l'avant-garde des plus assurez, dont quatre milles colevrines
estoient les premières, trois milles
picques, et trois milles hallebardes. Le
Duc après, ensemble toute la
Chevallerrie; et en l'arrière-garde huict mille en y
avoit, et d'autres batailles qu'ils
firent sur les aisles. Le Duc de Bourgogne de ce adverti, en trois
batailles mit ses gens, le siege bien gardé avec artillerie, devant
lesd. Suisses se vinrent presenter, de prés s'approcherent,
d'artillerie commencerent à tirer. Lesd. Suisses à Dieu se sont
recommandez ; lesd. couleuvrines à euls ont
tirez, et de si grande
puissance , que tous les chevaulx se sont
espouventez, et de la grande
fumiere les Bourguignons perdirent leur lumiere, lesd. dix mils que la
charge de l'avant-garde avoient, tous de grand courage, l'avant-garde du
Duc Bourguignon ont assaulté, de grands coups de picques et de
halebardes dedans frappoient, les Couleuvrinier de leurs espées maintes
à mort en mettoient ; pour chose que les Bourguignons faisoient, de
tuer les Suisses ne cessoient. Subitement la bataille desd. Suisses, où
le Duc estoit, viondrent frapper dedans ; le magnanime Duc René, avec
la Chevalerie, à grands coups de lances parterre en ont tuez.
L'arriere-garde que puissante estoit,
vint chargier dedans à si grande furie, que les Bourguignons furent
tous troublez. Les autres bandes de Suisses venoient de toute puissance,
et qu'il veoit mettre à mort ses gens, il prit la fuite, et toutes ses
gens que en danger n'estoient mie esté, tous en la Comté de Bourgogne
se sont retitez .... bombardes, serpentines, et courtois; on en trouva
des pièces soixante et trois... |
...se
mirent incontinant aux champs sous la conduite du Duc René, au nombre
de quarante mille hommes : tant picquiers, qu'arquebusiers et
halebardiers. Et ayans approché la ville d'une lieue ou environ ; se
rengerent en bataille à l'object d'une colline qui les couuroit, et
fauorisoit grandement leur venue. Puis la costoyans, s'aduancerent
tenans tousiours leurts rengs, et attanquans en cest ordre l'avant
garde de l'ennemy qui estoit de l'autre costé : laquells ils
rompirent et mirent à val de toute tout incontinent, combien que
l'atillerie donnat incessamment au trauers d'eux. Et de suite
enfonçans la bataille, ou estoit le Duc de Bourgogne, l'esbranslerent
tellement à l'ayde de la cavallerie, que le Duc René auoit amené,
qu'en fin elle fut de tous points rompue... |