Extrait de la Chronique de Lorraine (C.11) O.p.432

...les Capitaines desd. Suisses les mirent tous par ordre; sçavoir, dix milles en l'avant-garde des plus assurez, dont quatre milles colevrines estoient les premières, trois milles picques, et trois milles hallebardes. Le Duc après, ensemble toute la Chevallerrie; et en l'arrière-garde huict mille en y avoit, et d'autres batailles qu'ils firent sur les aisles. Le Duc de Bourgogne de ce adverti, en trois batailles mit ses gens, le siege bien gardé avec artillerie, devant lesd. Suisses se vinrent presenter, de prés s'approcherent, d'artillerie commencerent à tirer. Lesd. Suisses à Dieu se sont recommandez ; lesd. couleuvrines à euls ont tirez, et de si grande puissance , que tous les chevaulx se sont espouventez, et de la grande fumiere les Bourguignons perdirent leur lumiere, lesd. dix mils que la charge de l'avant-garde avoient, tous de grand courage, l'avant-garde du Duc Bourguignon ont assaulté, de grands coups de picques et de halebardes dedans frappoient, les Couleuvrinier de leurs espées maintes à mort en mettoient ; pour chose que les Bourguignons faisoient, de tuer les Suisses ne cessoient. Subitement la bataille desd. Suisses, où le Duc estoit, viondrent frapper dedans ; le magnanime Duc René, avec la Chevalerie, à grands coups de lances parterre en ont tuez.

     L'arriere-garde que puissante estoit, vint chargier dedans à si grande furie, que les Bourguignons furent tous troublez. Les autres bandes de Suisses venoient de toute puissance, et qu'il veoit mettre à mort ses gens, il prit la fuite, et toutes ses gens que en danger n'estoient mie esté, tous en la Comté de Bourgogne se sont retitez .... bombardes, serpentines, et courtois; on en trouva des pièces soixante et trois...

                                                     Nicolas Remi 1554-1600  (C.12) O.p.433

...se mirent incontinant aux champs sous la conduite du Duc René, au nombre de quarante mille hommes : tant picquiers, qu'arquebusiers et halebardiers. Et ayans approché la ville d'une lieue ou environ ; se rengerent en bataille à l'object d'une colline qui les couuroit, et fauorisoit grandement leur venue. Puis la costoyans, s'aduancerent tenans tousiours leurts rengs, et attanquans en cest ordre l'avant garde de l'ennemy qui estoit de l'autre costé : laquells ils rompirent et mirent à val de toute tout incontinent, combien que l'atillerie donnat incessamment au trauers d'eux. Et de suite enfonçans la bataille, ou estoit le Duc de Bourgogne, l'esbranslerent tellement à l'ayde de la cavallerie, que le Duc René auoit amené, qu'en fin elle fut de tous points rompue...

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