Coups d´oeil sur le XVe siècle |
QUELQUES PIGMENTS et pour commencer... la couleur la plus parfaite que Cennino Cennini décrit au chapitre 62 de son traité Le BLEU D'OUTREMER Choisir la pierre de lapis-lazuli qui a le moins
de taches cendrées. L'écraser dans un mortier de bronze couvert pour ne pas
perdre de poudre puis la broyer sur la pierre de porphyre. Se procurer chez
l'apothicaire six onces de résine de pin, trois de mastic, trois de cire pour
chaque livre de bleu. Faire fondre dans la marmite puis passer à travers un
linge de lin blanc. Y ajouter la livre de poudre et mélanger pour en faire une
pâte qu'il faut conserver trois jours et trois nuits. Ajouter une écuelle de
lessive tiède et pétrir au moyen de deux bâtons ronds d'un pied. Lorsque la
lessive est devenue azur, la transvaser dans un bocal. Recommencer et transvaser
dans une autre bocal ainsi de suite jusqu'à ce que la pâte ne teigne plus la
lessive. Réunir éventuellement les meilleurs bocaux. Egoutter chaque jour et
laisser sècher. L'outremer de synthèse inventé au XIXe s'est largement substitué aux
extraits de gemmes de lapis-lazuli employés au MA par les enlumineurs Le bleu d'Alexandrie était déjà obtenu par
synthèse. |