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Episode 1  -  Le grand duc d'Occident, après sa reconnaissance* de la veille, est persuadé que les Suisses n'oseront pas attaquer

Ses  corps d'armées sont dans leurs camps respectifs. Ils encerclent et bombardent Morat occupée par environ deux mille hommes de troupes bernoises et fribourgeoises placées sous l'autorité d'Adrian von Bubenberg. La colline du Bois Domingue, du haut de laquelle le duc de Bourgogne domine la ville, est visible dans l'angle supérieur gauche de cette vue aérienne. Le bourg que l'on y observe est Münchenwiler (Villars-les-Moines). 
Trois compagnies** gardent l'avant poste de défense situé sur la route de Berne, à la limite d'un vaste plateau où le duc menait régulièrement son armée "aux champs" pour y accueillir d’éventuelles colonnes de secours venues de Suisse. Le dispositif est protégé par une aile gauche d'artillerie (en blanc) et une aile droite de cavalerie (bleu foncé). Le centre est formé par de longues lignes (haies) de piétons, flanquées de part et d'autre par des archers...

L'emplacement projeté pour la reconstitution partielle est légèrement décalé au sud-ouest  par rapport à la plus plausible parmi les cinq hypothèses proposées par les historiens qui s'en préoccupèrent depuis le XIXe siècle. La butte du Wilerholz, en haut à droite aurait bien pu servir de point d'observation. Panigarola témoigne que: "Le seigneur, avec quelques-uns des siens, s'était placé, armé, avec toutes ses troupes, pendant toute la durée du jour, sur un mont dominant le camp, où il y a un beau plateau; il y rangea ses escadrons et ses bataillons pour attendre les ennemis".

* On suppose que, lors de la reconnaissance qu'il fit personnellement, le duc n'avait aperçu qu'une tête de pont formée de Suisses indisciplinés. Si les renseignements fonctionnaient correctement, il n'ignorait pas que les Zurichois ne se fussent mis en marche que le 19. Peut-être savait-il également que les Lucernois n'entreprendraient rien sans eux.

** C'est théorique! Si l'on s'en réfère encore au rappot que Panigarola adressa au duc de Milan: "il fut décidé de laisser pendant la nuit 2000 hommes d'infanterie et 300 lances sur le plateau où nous étions et sur quelques collines avoisinantes, pour y monter la garde." Il ajoute, quelques lignes plus bas: "j'avais déjà été sur le plateau et, après avoir vu l'ennemi, j'étais retourné auprès du duc, afin de le décider à y monter, à toute vitesse, pour prendre les dispositions nécessaires, car il n'y avait là-haut pas plus de deux cents lances et environ mille de nos fantassins." Dans le récit que Molinet fait de la journée de Morat, voici que qu'il écrit: "Messire Guillard de Vergy (seigneur de Champvent), qui, avec Troylus, avoit faict le guet, signifia au duc, qu'il aoit ouy merveilleux bruict d'ennemis, et croyait véritablement, pas ceste affaire, qu'ils marchoient pour venir devers lui et se joindre à lui, ce que croire ne vouloit".
Ces 200 lances correspondent de près aux effectifs d'une ligne comme celle que commande Troylo (3e du 2e corps) auquel sont subordonnés ses deux fils. Or l'un d'eux se fait piéger dans la ville de Morat et succombe avec l'entier de sa compagnie. Il n'était pas de garde ce samedi. Aurait-il été remplacé par de Vergy, capitaine d'une compagnie de la 5e ligne du 3e corps?